Et pourquoi pas un dernier voyage avant le fil d’arrivée?

Et pourquoi pas un dernier voyage avant le fil d’arrivée?

Par Caroline Soucy

L’annonce de la maladie d’un proche n’est jamais facile à accepter. Celle d’un diagnostic à issue fatale l’est encore moins. Pour plusieurs d’entre eux, un espace-temps entre la nouvelle du pronostic et la fin de vie s’installe. On prend le temps de régler nos choses, de rencontrer des gens qu’on n’a pas vus depuis très longtemps, de décider de ce qu’il adviendra de nous après notre mort et certains rêvent, l’espace d’un moment, de voyager une dernière fois.

 

Et pourquoi pas?

 

La destination et la durée du voyage dépendra de l’état de santé de la personne, de l’avis de son médecin, de l’assurance d’avoir tout en sa possession pour gérer les symptômes déjà présents, de sa mobilité, de l’aisance de ses proches à lui prodiguer les soins nécessaires à sa condition durant le périple, et surtout, de la volonté et la détermination de la personne malade à voyager.

 

Oui, l’étape d’organisation de ce genre de voyage en est une très importante, mais le plaisir de voyager avec celui ou celle qui décédera l’année suivante vous restera en mémoire toute votre vie, fera partie de vos plus beaux souvenirs et vous aidera même dans votre processus de deuil.

 

Le voyage n’a pas besoin d’être très loin, mais peut l’être aussi. Tout est relié à la condition de la personne malade, à son désir de voyager et à ses proches qui voudront bien l’aider à réaliser son projet. Mais souvenez-vous qu’elle refusera sûrement l’offre de partir, car elle ne voudra pas être un poids pour vous. Il n’en tient qu’à vous de ne pas lui faire sentir. Sinon, ne partez pas. Votre voyage se doit d’en être un plaisant, autant pour vous que pour celle qui fera sa dernière grande sortie.

 

Peu nombreux sont mes clients qui ont pris le risque de partir une dernière fois : aller en camping, au chalet, visiter une région du Québec, du Canada ou même dans le sud! La peur qu’il arrive quelque chose ou que cela soit trop compliqué gagne souvent sur l’envie de voyager. Pourtant, rendu au fil d’arrivée, je n’ai pas assez des doigts de mes deux mains pour compter le nombre fois où j’ai entendu : j’aurais donc dû me permettre d’y aller… une dernière fois.

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