
Un familial 4 ?
Lucie Boudreault
Notre norme québécoise d’une famille unie est d’avoir une maman, un papa, et environ… deux enfants. Ce modèle est de plus en plus dépassé et de moins en moins la norme. Par contre, on sent encore une forte pression à ne pas le détruire. Nombreuses sont mes clientes qui consultent parce qu’elles ne veulent pas détruire leur « famille ». Qui me disent : «Je ne suis pas bien, mais ma fille a juste 2 ans .» « J’ai l’impression de détruire ma famille. » « Je ressens une forte culpabilité reliée à mon choix de vouloir me séparer.» « Et les effets sur les enfants ? »
Renversons la situation ! Pensez-vous que vos enfants ne sentent pas que vous n’êtes pas heureuse ? Quelle est la leçon que vous leur apprenez en agissant de cette manière ? Si votre enfant demeurait dans une relation où il n’est pas heureux, que lui conseilleriez-vous ? D’attendre, de bouger, de prendre action, d’essayer de régler les choses ? Peut-être que vous pourriez vous demander en quoi c’est utile pour vous de demeurer dans une relation qui ne vous comble pas ?
Si réellement, vous faites porter cette responsabilité à votre enfant. Il le sent. Il devient donc responsable du fait que sa mère n’est pas heureuse. C’est lourd pour un enfant de 2 ans… pour n’importe quel âge en fait.
Je me suis arrêtée aussi avant ma séparation, j’ai tout essayer pour ne pas en arriver là. Il y a une image d’échec reliée à cela, une pression sociale, de l’administration, parfois des avocats et parfois pas. C’est vrai que c’est lourd. Et c’est possible que votre réflexion s’arrête là parce que c’est plus simple de rester là. Ma séparation de mon côté s’est tellement vécue comme une libération! Je crois que je me suis promenée les bras en l’air durant deux mois en chantant : « Libérée, délivrée… » Et ça n’a aucun rapport avec le papa des enfants qui est un excellent papa en passant. On était rendu ailleurs, plus de but commun, on avait épuisé notre patience et j’en étais au dégoût… Dégoût que je n’ai plus aujourd’hui, puisque je ne me force plus à vivre une vie que je ne veux plus.
J’ai intégré l’idée de ma nouvelle famille : mes enfants et moi. Cette séparation m’a permis tellement de choses : une responsabilisation de mon rôle de mère, des réalisations et un grand travail d’introspection. Vous pourriez être surprise des résultats sur vos enfants et sur vous. Comme mon amie qui vivait une grande culpabilité qui m’a partagé la semaine dernière à quel point elle est surprise de se sentir aussi bien seule dans son nouvel appartement. ????
Le but de cet article n’est pas de vous faire prendre une décision sur quoi que ce soit, mais de vous faire prendre conscience de processus mentaux que vous avez, des décisions que vous prenez sans les prendre. Si la lecture de ce blogue a suscité une introspection chez vous, le but est atteint.
Et maintenant, comment ça pourrait être mieux ?
Lucie Boudreault, coach anti pattern.
Le texte est écrit au féminin, mais peut aussi s’appliquer au masculin.